Lettre ouverte au Président Emmanuel MACRON

Excellence Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République française,

Votre discours du 27 février 2023 portant sur la prochaine politique africaine de la France invite à juste titre, à un « partenariat renouvelé » et confirme votre volonté de « bâtir des relations respectueuses, équilibrées et responsables » avec l’Afrique, « pour lutter ensemble sur des causes communes, défendre vos intérêts et aider les pays africains à réussir ». Nous nous en réjouissons.

Dans cette perspective, vous proposez de bâtir un nouveau modèle de partenariat militaire et vous avez choisi d’en discuter avec des Chefs d’Etats concernés. C’est, nous le pensons, le motif qui justifie votre prochaine rencontre avec le président du Togo.

Compte tenu du caractère particulier du régime togolais, nous, citoyens de ce pays, avons pris la liberté de vous adresser cette lettre ouverte afin de rappeler ce qui suit :

– En matière de respect des Droits Humains le Togo n’est pas un modèle. Les libertés individuelles et collectives sont perpétuellement violées. L’espace civique est restreint et il est aujourd’hui presqu’impossible aux organisations de la société civile de se réunir publiquement à Lomé et surtout à l’intérieur du pays.
– Concernant la liberté de presse, deux journalistes ont dû s’exiler depuis le 5 mars 2023 afin d’échapper à une condamnation et à un emprisonnement certain par une institution judiciaire devenue un outil de répression aux mains du régime. L’un d’entre eux se serait réfugié dans votre pays. Cette justice instrumentalisée est également utilisée pour faire taire les voix dissonantes et garantir l’impunité aux auteurs des crimes de sang et crimes économiques. A ce jour, de nombreux citoyens, femmes et hommes, sont détenus dans les geôles en raison de leurs opinions politiques.
– Toujours en matière des droits humains, des enfants ont été tués durant la période des turbulences de 2017 et 2018 lors des manifestations populaires organisées pour un changement de gouvernance et pour plus de démocratie. Jusqu’à ce jour, aucune enquête sérieuse n’a été ouverte pour identifier les auteurs de ces infanticides et les punir conformément à la loi. Au moment où nous vous écrivons, les corps de deux enfants assassinés en 2018 sont toujours à la morgue à Lomé et les familles attendent désespérément que justice leur soit rendue.
– En matière de crimes économiques, la corruption est systémique et obère les ambitions de développement de notre Nation : le cas de Bolloré avec le régime du Togo qui est pendant devant la justice française et plus récemment le rapport d’audit de la Cour des comptes démontrant de graves irrégularités dans la gestion des fonds alloués à la riposte contre la pandémie de la COVID-19 en sont des illustrations frappantes.

Excellence Monsieur le Président, nous n’allons pas nous étendre ici sur le versant sombre du régime du Togo car nous n’aurions pas assez d’encre pour relater tous les crimes dont il se rend coupable vis-à-vis de sa propre
Nation depuis des décennies.

Permettez-nous toutefois de vous rappeler que le Togo est le seul pays de la CEDEAO à n’avoir jamais fait l’expérience d’une alternance démocratique. Ceci est d’autant plus important à rappeler que dans votre discours, nous vous avons entendu dire clairement que la France est « un pays qui considère que les putschs militaires ne seront jamais une alternance démocratique ». Nous osons croire que vous n’ignorez pas comment en 2005, les forces armées du Togo se sont, encore une fois, immiscées dans les affaires politiques du pays en décidant, le soir du 5 février 2005 et contre toutes les dispositions légales et constitutionnelles de « confier » le pouvoir à l’un des fils du président décédé, en l’occurrence à l’actuel président Faure GNASSINGBE. Vous n’avez sans doute pas oublié les images des militaires s’enfuyant avec des urnes dérobées dans les bureaux de vote favorables à l’opposition togolaise lors de l’élection présidentielle de 2005 qui, malgré les mises en garde d’observateurs avertis, a été imposée par la CEDEAO dans un climat de tension extrême et de planification avérée de massacres qui ont finalement fait 500 morts selon le rapport d’établissement des faits élaboré par une commission d’enquête de l’ONU. Autant de crimes en toute impunité !

Aujourd’hui, les élections sont dites apaisées certes, mais sont-elles fiables et transparentes pour autant ? A l’évidence non. L’enrôlement électoral qui se déroule en ce moment même dans des conditions chaotiques prouve que le régime togolais n’en a pas fini avec les holdups électoraux. Notre pays Tog

Le Togo organise des élections cette année et à ce propos, nous nous réjouissons de savoir que la France tient à « clôturer un cycle marqué par la centralité de la question sécuritaire et militaire et la prééminence du
sécuritaire comme cadre de tout » et que cela ouvre la voie, nous l’espérons, à plus de regard sur la question des Droits Humains et de l’Etat de droit. Les défis de nos pays ne sont pas que « sécuritaires, climatiques et démographiques ». Ils sont aussi et surtout démocratiques.

Nous espérons que la France prendra garde à ne pas continuer à faire les frais du rejet qui frappe ces régimes séculaires qui ont trop longtemps bénéficié de son soutien actif : « le modèle d’intimité et d’imbrication avec
nos armées » ; cette politique nouvelle « a vocation à ne pas être simplement de gouvernement à gouvernement » ; la France « comptable du passé sans avoir encore totalement convaincu sur les contours de notre avenir commun » sont autant de réalités à prendre en considération dans vos rapports avec certains régimes dont la légitimité est fortement douteuse.

La France a un « destin lié avec le continent africain », c’est indéniable. « La terre africaine est une terre d’optimisme et de volontarisme » c’est aussi une réalité. C’est pourquoi, dans une vision prospective nous vous invitons à faire de la question de l’Etat de droit une valeur centrale dans la prochaine politique africaine de la France. Ainsi vous éviterez le piège de l’amalgame du rejet qui frappe ces régimes séculaires qui ont trop longtemps bénéficié du soutien de la France.

Respectueusement.

Ont signé :

  • Ekoué David DOSSEH – Chirurgien
  • Paul Dodji APEVON – Avocat au barreau du Togo
  • Kohan Kidékiyime BINAFAME – Technicien supérieur de presse écrite
  • Michel A. GOEH AKUE – Universitaire
  • Koffi Rodrigue AMEDONOU – Journaliste
  • Kokou AMEGAN – Avocat au barreau du Togo
  • Jean KISSI – Conseiller municipal
  • Kossivi Nicolas EDOH-SEMEGNON – Conseiller municipal
  • Essi NUTSUDZI – Défenseure des Droits Humains
  • Louis Rodolphe EFOE ATTIOGBE – Activiste des Droits Humains
  • Brigitte AMEGANVI – Chef d’entreprise, défenseure des Droits Humains
  • Michel M. KINVI – Sociologue consultant
  • Kanyi AMOUZOUGAH – Fonctionnaire à la DGFIP
  • Karl GABA – Consultant
  • Ekoué FOLI BEBE – Ingénieur
  • Joël K. AMOVIN – Universitaire
  • Alphonse LAWSON-HELLU – Economiste et analyste politique
  • Félix Ekué AYIKA – Consultant Sénior des Politiques Légales (LinkedIn)
  • Gaetan Gbati ZOUMARO, Directeur financier
  • Roger KEKEH, Sociologue
  • Wisdom DOHNANI, Informaticien
  • Tournons La Page – Togo
  • Synergie Togo
  • Collectif Togo Debout Europe

 

Au Togo, on décentralise en centralisant et en concentrant le pouvoir entre les mains de l’Etat

WEBINAIRE DU 31 JUILLET 2022 DE TOGO DEBOUT SUR ZOOM

« Au Togo, on décentralise en centralisant et en concentrant le pouvoir entre les mains de l’Etat » Me Isabelle Améganvi

Comme à l’accoutumée et tous les derniers dimanche du mois, l’organisation Togo Débout qui rassemble des Togolais de la diaspora, a organisé un webinaire le 31 juillet 2022 via le canal Zoom. Il a été question pour les vingt-et-deux (22) participants qui y ont pris part de vivre le condensé de l’actualité sociopolitiques du Togo présentée par Fovi Katakou et de suivre un exposé de l’intervenant principal, Me Isabelle Manavi Améganvi, premier adjoint au Maire de la Commune du Golfe 4, sur le thème « Décentralisation et contrôle citoyen de l’action publique ». Les participants au webinaire ont eu droit à la parole pour poser des questions à cette dernière qui en a profité pour apporter beaucoup plus de lumière sur les incongruités du processus de la décentralisation au Togo.

 

La remise du témoin de l’alternance au président Mokgweetsi Masisi de Botswana le 06 juillet 2022 à Gaboronne par le Professeur David Ekoué Dosseh, Premier Porte-parole du Front Citoyen Togo Debout (FCTD) et Coordinateur de TLP TOGO, dans le cadre du sommet international sur le constitutionnalisme et la consolidation démocratique en Afrique organisé conjointement par le gouvernement du Botswana et le National Democratic Institute (NDI), la reconnaissance par l’Etat-major des Forces Armées Togolaises (FAT) de la bavure commises par des militaires à travers un aéronef en patrouille nocturne qui aurait pris malencontreusement pour cible un groupe d’enfants qu’il a confondu à une colonne djihadistes en mouvement (bavure qui a coûté la vie à sept enfants à Margba dans la préfecture de Tône), l’interdiction du meeting de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) sous prétexte d’un prétendu attentat commis par un homme de nationalité tchadienne au Grand Marché de Lomé et la récente augmentation du prix à la pompe des produits pétroliers avec comme mesure d’accompagnement la revue à la baisse des frais de péage pour les poids lourds, sont les sujets principaux abordés par Fovi Katakou dans la rubrique « Revue de l’actualité togolaise du mois de juillet 2022 ».

A la suite du point, Fovi Katakou a invité les participants à réfléchir au travail à faire pour parvenir à l’alternance, seule condition qui selon lui va permettre aux populations Togolaises de s’épanouir véritablement.

L’intervenant principal, Me Isabelle Manavi Améganvi a, dans son exposé sur le thème « Décentralisation et contrôle citoyen de l’action publique », replanté le décor du cadre juridique et du fonctionnement normal des communes, dans le cadre de la décentralisation au Togo, et expliqué aux participants, les faits qui ont obligé le gouvernant à procéder à la troisième modification consécutive de la loi sur la décentralisation, en seulement trois ans d’exercice des communes nouvellement crées.

C’est un secret de polichinelle que la décision d’adressage des voies prise par les autorités de la Communes du Golfe 4, le conflit ouvert entre ceux-ci et le ministre en charge de l’administration territoriale à propos de l’EPAM (Établissement Public Autonome pour l’exploitation des Marchés) et la confusion de rôle à travers les prérogatives du District Autonome du Grand Lomé (DAGL) qui constituent des faits qui ont remis en selle le régime en place et ses réflexes de conservation de pouvoir.

Ainsi, le 30 juin 2022, les députés de l’Assemblée nationale ont acté cette volonté en procédant à l’adoption de nouvelles dispositions qui renforcent les attributions et le fonctionnement du DAGL, émiettent les compétences propres des communes du Grand Lomé, précisent les dispositions relatives à la destitution du maire et de ses adjoints, le rôle de coordination dévolu aux conseils régionaux et réduit la durée des sessions des réunions des conseils municipaux et régionaux de quinze (15) à dix (10) jours maximums par trimestre ».

Malheureusement face à ces restrictions qui empêchent le bon fonctionnement des communes du Grand Lomé et obligent les Maires à demander une autorisation au ministre de tutelle avant de se rendre par exemple à une réunion de famille au-delà des frontières Togolaises, l’intervenant principal reconnaît que les Maires et élus locaux issus des forces vivent ne parlent pas le même langage. Ce qui constitue une faiblesse que le système exploite pour avancer dans son plan de contrôle systématique et de centralisation et concentration de la décentralisation, en s’appuyant sur des institutions inféodées à l’instar de la Cour Constitutionnelle qui avalise toutes les lois sans juger de leur constitutionnalité.

Il faut relever des interventions de Me Isabelle Manavi Améganvi, la faiblesse observée en matière de contrôle citoyen de l’action publique par engagement individuel et/ou collectif des citoyens. Une faiblesse due aux dispositions liberticides qui enferment les citoyens dans la peur d’être poursuivit, arrêté et emprisonné sur la base de faux chefs d’accusations.

Le webinaire de Togo Debout est un rendez-vous qui permet aux Togolais de l’Extérieur qui y attachent du prix, à prendre connaissance de l’actualité de leur pays, à avoir la réalité des faits, à poser des questions et à obtenir des réponses pour agrémenter les réflexions autour de la problématique de l’alternance à la tête du Togo.

Déclaration : Libération inconditionnelle et immédiate

DÉCLARATION

 

Libération inconditionnelle et immédiate de :
1°) Jean-Paul OUMOLOU ;
2°) Ferdinand Messan AYITE ;
3°) Joël Vignon EGAH ;
4°) Fovi KATAKOU ;
5°) et annulation des poursuites contre Isidore KOUWONOU.

Télechargez

                Comme jadis à la fin de l’année 2020, une nouvelle vague répressive déferle sur le Togo en cette fin d’année 2021, frappant en 40 jours, 5 journalistes et activistes politiques dont les 3 nouvellement arrêtés et détenus en l’espace de 48 heures, portent à 116 le nombre des prisonniers politiques depuis trois ans, sur lesquels 7 sont morts du fait de leur détention. Voici les faits :

1°) Jeudi 4 novembre 2021 – arrestation de Jean-Paul OUMOLOU :
Activiste politique et militant de la Dynamique Monseigneur KPODZRO (DMK) résidant en Suisse, Jean-Paul OUMOLOU a été enlevé au petit matin au quartier Hédzranawoé, dans la commune du Golfe 2 à Lomé, par des agents de la Gendarmerie nationale lourdement armés et cagoulés qui, après avoir bouclé tout le quartier, se sont saisis de lui après l’avoir violenté, dans la résidence d’où il s’apprêtait à rejoindre le Ghana pour le reste des congés qu’il passait dans la sous-région.
Conduit au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), il y subit de longs interrogatoires suite auxquels, présenté
au Procureur de la République et au Juge d’instruction, ceux-ci l’ont accusé des 4 chefs d’inculpation suivants : «1.Appel au peuple et à
l’armée à l’insurrection ; 2.Diffusion de fausses nouvelles ; 3.Apologie de crime ; 4. Outrage à l’autorité publique ». Bien que le délai légal de
sa garde à vue soit largement dépassé, il est illégalement maintenu en détention depuis 40 jours au SCRIC.

2°) Jeudi 9-vendredi 10 décembre 2021 – arrestation et emprisonnement arbitraires du journaliste Ferdinand Messan AYITE :
Directeur de publication du journal L’Alternative, journaliste d’investigation internationalement reconnu pour son sérieux et son professionnalisme au nom desquels il a été récompensé par de nombreuses distinctions internationales, Ferdinand Messan AYITE a été convoqué, le jeudi 9 décembre, à la Brigade de recherches et d’investigations (BRI) où il a pu obtenir de se faire assister de son avocat, Me Elom Kpadé. Au cours de son audition, il s’est vu mettre en accusation pour les propos qu’il a tenus lors d’une émission sur « L’autre journal », la chaîne Youtube de son journal. Selon les informations données par l’avocat, il serait poursuivi sur la base d’une plainte déposée aux fins d’une inculpation sous 3 chefs d’accusation qui, n’ayant rien à voir avec le Code de la presse et de la communication, relèvent plutôt de l’article
490 du Code de procédure pénale : 1.« Outrage à l’autorité » et 2.« propagation de propos mensongers ». Bien qu’il ait été annoncé que cette plainte aurait été mise en mouvement par deux ministres du gouvernement togolais, M. Puis Kokouvi AGETOME, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation, et M. Kodjo ADEDJE, Ministre du Commerce, l’accusation n’a pourtant pas été en mesure d’en produire la matérialité tout au long de la procédure jusqu’alors. Gardé à vue et incarcéré au BRI dans la soirée, il est conduit, le lendemain 10 décembre, chez le Juge d’instruction qui confirme les chefs d’accusation et le place sous mandat de dépôt dans la soirée.

3°) Vendredi 10 décembre 2021 – arrestation et emprisonnement arbitraires du journaliste Joël Vignon EGAH et mise sous contrôle judiciaire de son confrère Isidore KOUWONOU :
Le 10 décembre, c’est au tour de Joël Vignon EGAH, Directeur de publication du journal Fraternité qui a participé à l’émission sur « L’autre journal », et Isidore KOUWONOU, rédacteur en chef du journal L’Alternative et Secrétaire général du Syndicat des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT), qui a été le modérateur de ladite émission, de se voir convoquer à la BRI où ils ont rejoint Ferdinand Messan AYITE. Au cours de leur audition, ils se sont vus inculper à leur tour des mêmes chefs d’accusation retenus contre Ferdinand Messan AYITE. Ensemble conduits chez le Juge d’instruction, les trois journalistes se voient confirmer les charges retenues contre eux et, alors que Joël EGAH est placé sous mandat de dépôt, Isidore KOUWONOU se voit placer sous contrôle judiciaire. Tout cela, au mépris de la dépénalisation du délit de presse en vigueur au Togo depuis 17 ans.

4°) Samedi 11 décembre 2021 – Enlèvement à son domicile de l’activiste Fovi KATAKOU :
Aux environs de 11H du matin, une escouade de la Gendarmerie nationale comprenant des hommes lourdement armés et cagoulés, tous venus à bord de plusieurs véhicules dont certains portaient les inscriptions de la Gendarmerie nationale, ont bouclé tout le quartier du domicile de l’activiste Fovi KATAKOU où ils ont brutalement fait irruption, méticuleusement perquisitionné et procédé à son arrestation en toute illégalité. Lors de l’embarquement de Fovi KATAKOU par les gendarmes, ceux-ci ont également saisi et emporté dans leurs voitures tous les instruments de sonorisation servant à ses activités avant de prendre une destination initialement inconnue de ses parents qui s’avèrera finalement être le SCRIC. Auditionné tard dans la soirée du samedi et dans la matinée du dimanche, il a été inculpé des chefs d’accusation suivants :
1. « Apologie de crimes » et 2. « délits et incitation à la révolte »
Au moment de son arrestation, Fovi KATAKOU n’a eu pour seul sort tort que d’avoir publié sur les réseaux sociaux un message dénonçant l’arrestation et l’emprisonnement arbitraires dont Ferdinand Messan AYITE et Joël Vignon EGAH ont été l’objet, tout en appelant l’opinion publique à se mobiliser pour exiger leur libération immédiate et sans condition.

Face à cette situation, les organisations sous signées :
— 1. Dénoncent et condamnent avec la plus grande vigueur cette nouvelle vague d’arrestations arbitraires d’innocents citoyens tous incarcérés pour délit d’opinion et, en ce qui concerne les journalistes poursuivis, en violation flagrante des dispositions du Code de la presse qui a dépénalisé le délit de presse depuis plus de 17 ans.
— 2. Dénoncent et condamnent tout particulièrement avec la plus grande vigueur le traitement honteux infligé à Fovi KATAKOU, personne à mobilité réduire qui, malgré son statut qui le contraint à se déplacer dans un fauteuil roulant, a subi avec toute sa maisonnée, d’inqualifiables voies de faits qui déshonorent et bafouent sa dignité d’être humain lors de son enlèvement à son domicile.
— 3. Exigent la libération inconditionnelle et immédiate de ces 4 activistes et journalistes qui viennent d’être à leur tour arbitrairement arrêtés.
— 4. Lancent un vibrant appel à toutes les organisations et institutions tant au Togo que de par le monde entier en charge de la défense des droits des handicapés à intervenir auprès des autorités togolaises pour, d’une part, condamner et dénoncer fermement le traitement qui a été infligé à Fovi KATAKOU, d’autre part, exiger sa libération inconditionnelle et immédiate.
— 5. Exigent la libération inconditionnelle et immédiate de tous les prisonniers politiques
— 6. Lancent un appel solennel et pressant à l’unité de toutes les organisations de la presse, de la société civile, politiques, syndicales, humanitaires et démocratiques tant au Togo qu’à l’échelle internationale pour intervenir auprès des autorités togolaises en multipliant toutes sortes d’initiatives exigeant le respect de la liberté de presse ainsi que des droits civils et politiques garantis tant par la législation togolaise que les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais.

Lomé, le 13 décembre 2021

Pour le
Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo
Patronat de la presse togolaise (PPT)
Consortium des Journalistes d’Investigation du Togo (COJITO)
Tournons La Page – Togo (TLP Togo)
Front Citoyen Togo Debout (FCTD)

TogoDebout vous invite à revisiter les arcanes de la lutte pour la libération du peuple togolais.

Version en Mina
Version en Français

Bonjour, je suis Brigitte AMEGANVI, coordinatrice de TogoDebout Europe. Je me présente devant vous aujourd’hui avec le masque, à l’effigie de TogoDebout, comme vous le voyez. Ce masque a deux fonctions :
– Il rappelle que nous sommes toujours en période de pandémie à COVID-19. Nous invitons donc tout un chacun, dans ses activités professionnelles, sociales et militantes à respecter les gestes barrières ainsi que toutes les prescriptions légales. Nous recommandons de porter le masque, surtout lorsque les distances minimales prescrites ne peuvent pas être respectées.
– Ce masque a également une fonction d’authentification, de datation des images et vidéos que l’on nous présente. En effet, il y a tellement de fake news (fausses nouvelles) qui circulent sur les réseaux sociaux que nous pouvons déjà faire un premier test pour savoir si l’image que l’on nous présente est actuelle ou si elle date de plusieurs années dans le passé. Lorsque l’on balance une news en vous faisant croire que cela s’est passé hier, regardez déjà si les gens portent le masque sur la photo ou la vidéo.

Ceci dit, je vais l’enlever parce que ce n’est tout de même pas très commode pour vous parler et pour vous expliquer pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. Mais avant de l’enlever, j’ai bien vérifié que la personne qui filment est à plus de 1,5 m de moi, donc nous pouvons y aller sans masque, en toute sécurité.


Il y a quelques jours, à la suite d’une intervention que j’avais faitedans un groupe WhatsApp, j’ai été interpellé par des jeunes très engagés dans la lutte pour la libération. Ces jeunes se plaignaient du fait qu’avec tout l’historique de la lutte que j’ai vécu, toute l’expérience que j’ai accumulée, je sois restée silencieuse, donnant l’impression que je ne suis plus impliquée dans la lutte, ce qui n’est pas de tout exact. Du coup, je pense qu’il est nécessaire que nous vous expliquions ce que nous faisons actuellement, ce que nous n’avons cessé de faire depuis 30 ans. Il nous faut restituer la vérité historique parce qu’il y a effectivement, dans cette lutte, énormément de mensonges, de calomnies, d’imposture.
Et donc, il est important que nous rappelions les étapes clés de cette lutte pour la libération du peuple togolais du joug de la dictature, que nous analysions l’histoire pour pouvoir, à travers elle, tracer notre trajectoire pour l’avenir et surtout affirmer les valeurs qui sont les nôtres, qui ont guidé nos combats, depuis le début et qui sont toujours les nôtres aujourd’hui.
Nous ferons donc une série de vidéos et d’interventions sous différentes formes. Celle-ci est la première, la vidéo introductive. Nous ferons d’autres vidéos, ciblées par thème. Nous inviterons d’autres acteurs clés de ce combat contre l’arbitraire. Nous vous invitons également à nous joindre sur nos différents réseaux sociaux, dont l’adresse s’affichera probablement au bas de cette vidéo, mais également sur notre site Internet www.TogoDebout.info. Sur ce site internet, vous aurez accès à l’historique de toutes les actions que nous avons menées depuis la création de TogoDebout en Août 2017.


Nous vous invitons également à nous écrire, à nous joindre de différentes manières, soit
– par Email : togodebout@togodebout.info,
– dans nos groupes WhatsApp
– dans notre groupe Telegram : http://t.me/TogoDebout
– sur notre page Facebook : http://fb.com/TogoDeboutPourLaLiberte
– via notre compte Twitter : http://twitter.com/TogoDeboutEurop

Je puis vous assurer que nous nous ferons plaisir de répondre, personnellement, à vos interrogations.

Hommage #TogoDebout à Raymonde DANIKEY

Hommage à notre compatriote et compagnon de lutte Raymonde Wolassi Danikey

C’est avec une grande tristesse et le cœur meurtri que je prends la parole au nom de TogoDebout pour m’adresser à vous.

Passionnée par l’autre, aimant servir et désirant un Togo meilleur, Raymonde fait partie de ceux et celles qui ont servi et qui servent passionnément et inconditionnellement le Togo.

Authentique militante Ablodévi à l’image de sa famille qui a écrit les belles pages de la lutte pour la libération et l’indépendance du TOGO, Raymonde a été la coordinatrice de TogoDebout au Canada de 2017 à 2020 et s’est impliquée dans plusieurs mouvements associatifs et communautaires dont la Communauté Togolaise au Canada (CTC) dont elle fut la secrétaire générale.

Infatigable, inlassable, elle était de tous les combats, de toutes les manifestations de la diaspora et sur le terrain au Togo. Lors des dernières Présidentielles de Février 2020, son dernier fait d’arme a été d’assister les forces démocratiques pour que la liberté et la vérité des urnes soit respectée…. En vain !

Calmer les uns, apaiser les autres, rechercher l’unité, montrer l’exemple et faire preuve d’abnégation malgré sa douloureuse maladie nourrissaient son sacerdoce. Raymonde a été très malade en 2016 mais la maladie n’a jamais eu raison de sa détermination. Elle mettait souvent les bouchées doubles jusqu’à ses dernières heures pour la cause si ingrate qu’est notre lutte. Trois jours avant sa disparition brutale, elle travaillait encore à l’avènement d’un Togo meilleur.

Togo, pays de nos aïeux, puisses tu porter des filles et des fils de la trempe de Raymonde, forte, paisible, joyeuse, vaillante et dont le cœur soupire sans relâche vers la liberté.

Raymonde, tu as combattu le bon combat: tu as été une épouse, une mère, une sœur, une amie, une militante, une battante et une combattante forte, toujours debout.

Nous avons toujours su compter sur elle et sa loyauté était sans faille. Lors de notre dernière conversation, elle me faisait part de son inquiétude à propos de l’avenir de TogoDebout en me priant de faire mon nécessaire dans ces temps d’incertitude pour que l’esprit ABLODE reste le point de repère de tous les sympathisants de notre lutte. Sa clairvoyance nous invite à respecter sa dernière volonté.

Tu as plié mais tu n’as pas cédé, et tu es partie dans la dignité, sois remerciée pour ce don de toi.

Va en paix et que cette terre de nos aïeux que tu as tant chérie, te soit légère.

TogoDebout jusqu’au bout !

Karl Gaba
Coordinateur Général